UM TETO PARA MEU PAIS
C'est le nom de l'association avec laquelle je suis partie pendant un weekend au mois d’Avril.
L'association « UM TECHO PARA MI PAIS » a été créée en 1997 au Chili. Elle est maintenant présente dans 16 pays d'Amérique Latine, au Brésil depuis 2007.
L'association a pour but de combattre la pauvreté, en construisant des maisons en bois pour les familles les plus démunies habitant dans des communautés pauvres.
Mais avant de construire les maisons, il y a tout un travail en amont qui doit être fait. Pour savoir quelles familles sont le plus dans le besoin, l’association a organisé un WE appelé « Detecção Massiva » (ou détection massive). Nous sommes donc rentrés dans les 4 favelas différentes et avons rencontré les familles. En tout, nous avons passé 500 questionnaires en 1 WE, ce qui veut dire que nous avons connu 500 familles brésiliennes vivant dans ces favelas.
L’idée également de ce WE était de CONNAITRE les NOMS et les REALITES qui se cachent derrière tous les chiffres et les pourcentages que l’on nous donne sur la pauvreté.
Ex : Plus de 800 millions de personnes sont sous-alimentées ; 1,1 milliard de personnes ont un niveau de consommation inférieur à 1 dollar par jour etc. Tous ces chiffres sont nécessaires (ils permettent de fixer des objectifs, de forcer les gouvernements à faire quelque chose etc...), mais ces chiffres sont grands, très grands et donc ne nous parlent pas vraiment...
Nous sommes donc allés rencontrer les personnes vivant réellement derrière ces chiffres !
Pour ma part, je suis allée dans la favela de Santa Maria dans la ville d’Osasco (Ville de banlieue très proche de São Paulo). J’y ai rencontré 17 familles, 17 situations différentes qui m’ont énormément touchée.
- Maria de Fatima Vieva
- Eleane da Silva
- José Amal do Ferreira
- Taize Joanna de Jesus
- Claudete Santos de Oliveira
- Sileine de Lima Soares
… sont quelques-unes de ces personnes, courageuses, qui vivent depuis 2 ans, 5 ans, 11 ans dans ces favelas avec l’espoir d’en sortir un jour.
La Favela de Santa Maria a commencé à se former il y a à peu près 11 ans. Dans ce genre de cas, les gens parlent d’INVASION ! En effet, les plus pauvres jettent leur dévolu sur un endroit et commencent à y construire leur maison. Rien n’est contrôlé ; tout se fait sans règles, sans aucune autorisation. Les familles viennent y vivre car dans la Favela, ils ne payent ni loyer, ni électricité !
Comment s’y prennent-ils pour s’installer dans la Favela ? Soit ils repèrent un endroit non encore construit, et s’approprient le terrain en se mettant à construire leur maison avec des planches de bois, soit ils rachètent la maison de quelqu’un.
Du coup, au fur et à mesure, le MORO se remplit et après quelques années, les gens sont littéralement entassés les uns sur les autres, les couloirs entre les maisons ne font pas plus d’1 mètre 50 de largeur, et tous les espaces sont utilisés...
Il existe plusieurs réalités à l’intérieur d’une même Favela…
En réalité, à l’intérieur d’une Favela très pauvre, il y a tout type de maisons et de situations.
-> Il y en a qui s’en sortent pas trop mal : grande espace pour vivre avec télévision, frigo, carrelage, armoires, ventilateur, lit pour chacun, toilettes avec chasse d'eau.
-> Et d’autres qui sont vraiment dans une situation très précaire : maison toute petite, pas de place pour se tourner, pas de chasse d’eau pour les toilettes, pas assez de lits pour tout le monde, une bassine en guise d’évier, un frigo en guise d’armoire, le sol qui est en pente et en boue, les parents alcooliques etc, etc…
Mais malgré tout, ils disent toujours que le voisin d’à côté est plus dans le besoin qu’eux !
… Mais dans l’ensemble toutes les familles vivent dans une situation très précaire !
- Les maisons sont faites avec des murs en bois, patchwork de plaques de bois, bringuebalantes, qui bougent si l’on s’appuie dessus !
- Ce sont des toits en tôle => souvent il pleut à l'intérieur de la maison, l'eau s'infiltre par les murs...
- Les enfants n'ont souvent pas de place pour jouer, ni dedans, ni dehors !
- Le sol est parfois bien en pente, souvent en terre / boue.
- Tel ou tel ruisseau passe derrière la maison, et déborde quand les pluies tropicales brésiliennes sont trop fortes !!!
- Le fil électrique passe au milieu de la chambre.
- Les rats viennent leur rendre visite (La préfecture leur donne du poison pour les rats ! Sinon ils ont leur propre chat !!!)
…Même si elles jouissent de quelques bénéfices !
- La bolsa Familia = allocation familiale s'élève à 22 réais par enfant et par mois... soit 8 euros environ... c'est à dire presque rien, non ? Et le temps d'arriver à avoir cette allocation, et encore si les familles y arrivent...
- Les "Cestas" sont des paniers de nourriture que la préfecture donne à certaines familles également.
- Le père daigne parfois aider son ex-femme restée avec les enfants à hauteur de 20 euros par mois !
- En réalité, les gens dans les Favelas sont plus ou moins solidaires. Certains font payer leur aide 15 ou 20 réais parfois, pour des réparations pour aider les femmes seules avec enfants ! D'autres aident leurs voisins gratuitement car sinon "à quoi sert l'être humain" (citation d'un homme de la favela qui réparait le toit d'une femme).
Et finalement beaucoup ne comptent pas vraiment sur leur voisin. En témoigne cette phrase d’une femme rencontrée pendant le WE : « E DEUS para todos, cada um por si » (Dieu pour tous, mais chacun pour soi !)
Mais ce qui m’a fait le plus réfléchir tout le WE a été la réflexion suivante:
Est-ce que moi, Noémie, Française, Européenne, ayant toujours bénéficié d’un confort certain, j’arriverais à vivre ne serait-ce qu’une semaine dans une maison de cette Favela ?
J’essayais de m’imaginer dans la Favela, dormir avec le bruit des voisins, la musique du voisin, l’odeur infecte qui se répand parfois, les flaques d’eau à l’intérieur de la maison quand il pleut, la salle de bain sans confort aucun, les coupures d’eau, les coupures d’électricité, l’humidité etc, etc, etc !!!
Et bien, je crois que la réponse est non !!!
Et encore, une semaine, à la limite, c’est peut-être faisable… mais certaines familles étaient là depuis 11 ans déjà, arrivée au moment de « l’invasion » de la colline.
Cette réponse, du coup, nous fait réaliser davantage la situation. Ce qu’endurent les familles et leurs enfants tous les jours depuis des années, leur courage, leur force. On ne peut que prendre des leçons de ces familles…
Le WE du 15 mai, je vais cette fois aller aider à construire une maison avec l’association, histoire à suivre dans mon prochain article !
(Observez bien le nom de la rue... / Rua do Paraiso...)
TECHO es una organización presente en Latinoamérica y El Caribe que busca superar la situación de pobreza que viven miles de personas en los asentamientos precarios, a través de la acción conj...
Site officiel de TECHO / TETO
Vidéo de présentation de l´association (en portuguais)
N´hésitez pas à vous renseigner davantage pour y participer.
Abraços
Noémie